C’est un coup de coup de cœur de Mo’ qui m’a poussée vers ce premier tome de la tétralogie. La lecture a été faite en famille.
Contrairement à ce qu’indique le titre, elles sont cinq sœurs. Cinq sœurs de 9 ans pour la plus jeune (Enid) à 23 ans pour l’aînée (Charlie). Cinq sœurs occupant la Vill’Hervé, cette immense demeure perchée sur une falaise, au bord de la mer. Les cinq sœurs sont orphelines, leurs parents ont péri brûlés dans un accident de voiture. Elles se débrouillent bien, les filles. Au départ, on se dit qu’on va un peu les confondre ces jolies nanas, mais que nenni, elles ont chacune une personnalité bien particulière : Hortense, 11 ans, c’est l’intello, elle ne fait que lire et écrire ; Geneviève, 16 ans, est très forte en tâches ménagères et en cuisine ; Charlie fait un peu le mec parfois en bricolant et traficotant, elle a un amoureux, Basile ; Enid, c’est la jeune futée courageuse et Bettina la peste coquette de nature trop jalouse. Chaperonnées de très loin par la tante Lucrèce surnommée « L’Emmerdeuse », les filles sont confrontées à un problème de taille : toutes les nuits venteuses, un « houhouhou » terrifiant rend les sœurs insomniaques. Les brèves apparitions de leurs fantômes de parents (apparitions qu’elles se cachent l’une l’autre) ne les aident pas. Jusqu’au jour où Enid décide de descendre dans le puits avec un copain. La trouvaille faite au bout du tunnel va être formidable et va expliquer les bruits les soirs de vent. Rajoutons à cela la venue peu désirée de Colombe, une jeune fille aux apparences de sainte-nitouche qui agace prodigieusement les filles à cause de son ingéniosité, de son extrême gentillesse et… de sa beauté.
Au départ, la BD est un roman ou plutôt les quatre BD étaient quatre romans écrits par Malika Ferdjoukh et mis en images par Cati Baur.
L’album est très vivant, on s’attache très vite à cette maisonnée bouillonnante de vie, de problèmes, de joies, de questions. Le surnaturel effleure l’histoire sans la plomber, c’est tout ce que je j’aime ! Ma fille s’est tout de suite identifiée à Enid (elle n’a que deux ans de moins), mon fils a été moins emballé (trop de filles peut-être ?), quant à moi, j’ai beaucoup aimé cet album qui a un petit quelque chose des Carnets de Cerise et un doux parfum de Zidrou. Deux références auxquelles nos deux femmes-auteurs n’ont pas à rougir. C’est dense, c’est passionnant et dénué de manichéisme. Je lirai la suite !
« 17 /20 »