Courte pièce de théâtre en deux parties, Les Eaux lourdes est un drame, une histoire d’amour sur fond de Deuxième Guerre Mondiale.
L’histoire commence de manière tragique, Pierre a quitté Mara pour aimer Alix et, par vengeance, Mara tue leur fils. On retrouve les personnages vingt ans plus tard, Mara avec un deuxième fils (elle était enceinte lors de la séparation) et des révélations à faire sur un ami commun et un réseau de Résistants de la guerre.
D’une violence psychologique intense, cette pièce met en lumière une femme qui, par amour, est capable de tuer son propre fils. La description de ce meurtre est étouffante, et, par là, le livre porte bien son titre. Les personnages entretiennent des relations ambiguës, servies par une langue magnifique, brutale et poétique à la fois. Les dialogues démontrent à quel point l’amour et la haine sont proches, à quel point l’amour côtoie la mort. Dans une odeur nauséabonde permanente, la pièce révèle les versants les plus obscurs de l’humanité. Lecture difficile d’une pièce qu’il sans doute préférable de voir. Et une pièce certainement âpre à jouer…
A noter : Christian Siméon est aussi connu en tant que dramaturge qu'en tant que sculpteur!
Mara à Pierre : « La première fois que je t’ai vu, je ne t’ai pas aimé. Avec violence. Avec détermination. Tu m’as été immédiatement passionnément indifférent. Jusqu’à ce jour d’ennui où pour tuer le temps, je me suis amusée à énumérer tout ce qui me déplaisait en toi. Quel bel après-midi j’ai passé. Tous ces petits travers accumulés. Ces avatars bourgeois. Cet horripilant cortège. Cette procession d’agaçants attributs qui étaient toi. Et c’est en les comptant que j’ai compris à quel point je t’aimais. En voulant tuer le temps, c’est moi que j’ai tuée, merde ! »
Et encore une pièce pour le challenge théâtral d’Eimelle qui a aussi lu cette pièce et qui en parle bien mieux que moi !