Il fallait que j’attende 2016 pour découvrir enfin cet auteur, bon sang !
C’est l’histoire d’une petite famille heureuse, un père, une mère, un petit garçon Joachim, qui vit au sommet d’une colline dans une maison isolée en pleine campagne. Tout n’est que jeu, baignade, jardinage, lecture et rigolades. Jusqu’à un soir où Joachim vient se plaindre auprès de ses parents parce qu’il a « peur des ombres ». Son père se moque de lui, il n’y a donc rien d’inquiétant… avant de découvrir par lui-même trois ombres au loin, trois cavaliers sombres. Leur présence est étrange et inconfortable. Et ils vont revenir, jour après jour, s’immiscer dans la vie de cette famille épanouie. La mère, Lise, va consulter une rebouteuse-guérisseuse en ville qui lui dit que les ombres veulent s’emparer de Joachim, le père préfère l’ignorance au savoir, il se voile la face et emmène son fils loin, très loin, là où les ombres ne pourront l’atteindre.
Métaphore de la mort, ces ombres personnifient aussi le destin, l’inévitable destin qu’on ne peut fuir et qu’il faut savoir accepter. Difficile thème que celui de la mort d’un enfant ! Une mère qui a compris bien avant son mari, un père éperdu d’amour pour son fils mais aussi empli de colère… et le tout parfaitement mis en image par le trait torturé de l’auteur, les méandres inextricables d’un noir et blanc terrifiant… Et avec une histoire pareille, Pedrosa aboutit à une fin positive, mais quel exploit ! Que d’émotions qui prennent aux tripes ! Quelle leçon d’espoir ! Je ressors de cette lecture complètement retournée et amplement convaincue de la nécessité de lire encore cet auteur de talent !
« La peur et la colère ne protègeront pas Joachim »
« Tenir debout. Rester du côté des vivants. »
« 20/20 »
Je me reprends, mais si mais si, j'ai déjà lu Pedrosa, pour Autobio ! Mais ça n'a tellement rien à voir que je n'ai pas fait le rapprochement!