Ce livre est le doudou de mon enfance. J’ai des souvenirs précis de ma maman me racontant cette histoire-conte de fée et qui me faisait tant rêver.
Militaire, le jeune Moutier découvre deux garçonnets cachés à l’abri d’un vieux chêne. Ils ont été abandonnés. Moutier les prend sous son aile et se rend à l’auberge de l’Ange-Gardien où il découvre des hôtesses chaleureuses et accueillantes, Madame Blidot et sa sœur Elfy. Les femmes, seules, n’hésitent pas un instant à adopter Jacques et Paul. Les années passent, les enfants grandissent et Moutier vient régulièrement les voir ; il tombe amoureux d’Elfy. Le général Dourakine, un Russe qui était hébergé dans l’auberge voisine, tenue par les méchants Bournier, croise leur chemin et, telle une bonne fée, va jeter un coup de baguette magique sur tous ces êtres et leur rendre la vie magnifiquement belle !
J’ai lu ce roman à mes enfants. Quelle déception ! Alors que je croyais les subjuguer, je les ai ennuyés comme jamais ! Des longueurs et des répétitions alourdissent cette histoire. Ce qui m’a personnellement le plus refroidie, c’est le caractère désuet de l’intrigue, évidemment machiste mais aussi prompte à donner des coups de fouet aux garçons désobéissants et surtout manichéenne, terriblement manichéenne ! Patriotisme exacerbé, religion comme ligne directrice… et le tout saupoudré d’une bonne dose de naïveté ! Je lui poserai la question mais je crois me souvenir que ma maman lisait un chapitre puis me le résumait l’agrémentant de commentaires personnels. Je ne sais pas si c’est pour ça ou si j’ai vraiment trop vieilli et que la magie de l’enfance n’opère plus sur moi mais je suis ressortie attristée d’avoir si peu aimé.
Une image dont je me souviens bien et qui m’a encore fait sourire. Moutier était accompagné de son chien Capitaine : « L’homme et l’enfant suivis de Capitaine qui portait le petit Paul sur son dos, se mirent en route. L’enfant apprit à son bienfaiteur que sa mère était morte après avoir été longtemps malade, que les meubles avaient été vendus et que leur papa, toujours triste, cherchait en vain de l’ouvrage… Un jour les gendarmes l’avaient emmené et promis aux enfants de revenir. En vain. »
Que d’éditions différentes !!!
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