Trois lycéens doivent réaliser un exposé sur les camps de concentration. Emballés ni par le travail ni par le thème, ils décident d’aller voir l’arrière-grand-père de l’un d’entre eux qui aurait vécu la Seconde Guerre mondiale. Arrivés chez ce vieillard rustre et antipathique, ils écoutent son histoire…
Andreas Müller est, en 1932, un homme heureux : il vit à Berlin, il réalise avec succès des affiches pour la campagne du prometteur Hitler, il vit avec sa mère, il retrouve régulièrement sa bande de copains homosexuels avec qui il fait la fête. Oui mais les Nazis renforcent leur politique de lutte contre l’homosexualité qui est considéré comme « un délit » selon le paragraphe 175 du Code pénal allemand (de 1871 à 1994 !). Certains de ses amis disparaissent. Dénoncé par sa concierge, Andreas se montre ostensiblement avec une fille pour éviter l’arrestation mais les Nazis ont des photos, ils emprisonnent Andreas avec deux brutes avec de le déporter dans un camp de concentration où on leur assène qu’ils sont « anormaux, nuisibles et superflus ». En 1945, Andreas est libre mais la traque des homosexuels continue et Andreas s’enfuit en France avec son ancienne fausse compagne.
Commençons par le côté négatif, le récit-cadre avec ces adolescents vulgaires et ignares m’a profondément déplu. Je suis sceptique aussi face au choix de faire, de la personne d’Andreas vieux, un être méchant et obtus. Le récit central, celui d’Andreas avant et pendant la Seconde guerre mondiale, emmène le lecteur dans ce crescendo infernal passant d’une vie normale à une déchéance totale. C’est horrifiée et émue que j’ai fermé cette BD. Une histoire à lire et à faire lire pour ne pas oublier…
« 16/20 »