Ça fait trop longtemps que je me promets de lire cet écrivain extravagant, authentique et alcoolique.
Ce recueil d’une vingtaine de nouvelles n’est pas fait pour les prudes : tout n’est qu’alcool, sexe, blasphème, humiliation, paresse et vulgarité. Charles Bukowski se met souvent en scène lui-même et sans aucun scrupule (oh non, aucun !), il n’hésite pas à se montrer sous son plus mauvais jour, démontrant par a+b qu’il n’a aucun talent d’écrivain et qu’il préfère se rouler dans la luxure et l’oisiveté. Les titres des nouvelles sont évocateurs : « La machine à baiser », « La chatte blanche » ou encore « J’ai descendu un type à Reno ».
Je vous avoue tout : j’ai mis des semaines à lire ces nouvelles. J’ai démarré sur les chapeaux de roues, avec beaucoup d’enthousiasme et une folle envie de me dévergonder avec ce fameux Bukowski et puis, je me suis peu à peu lassée de son univers criard et vulgaire. J’ai aimé certaines nouvelles, j’ai saisi sans difficulté l’aspect novateur et révolutionnaire, l’esprit libre du ton, du style qui s'apparente à une lame tranchante et acérée mais je crois que ce n’est pas ma tasse de thé.
La nouvelle que j’ai la plus appréciée parce qu’elle est très drôle : « Le petit ramoneur » : le narrateur se vante d’avoir séduit la très belle secrétaire de sa boîte. Pourtant, les collègues l’avaient prévenu : c’est une sorcière ! Henry la met dans son lit et un mois plus tard, l’épouse. Oui, mais Sarah se plaint d’avoir un mari trop gros, elle le met au régime. Il perd du poids, obéissant à sa femme, perd beaucoup de poids, de plus en plus de poids mais aussi quelques centimètres. Eh oui, c’est un fait : il rapetisse ! Sarah avoue qu’elle tente de « résoudre le problème de la Surpopulation », son bonhomme va tout simplement finir par disparaître ! Avant ça, un petit plaisir, elle glisse son mari de vingt centimètres entre ses jambes, le fait aller et venir, vous imaginer le tableau. Henry réussit à s’en sortir après avoir tuée sa géante, et il re-grandit.
« La poésie en dit long et c’est vite fait ; la prose ne va pas loin et prend du temps. »