Le narrateur a rencontré Joshua Perle dans une cabane perdue dans la forêt alors qu’il était encore un enfant. Le comportement étrange de Joshua, sa tristesse, sa manie d’accumuler des valises contenant des objets apparemment futiles l’intriguent au plus haut point. C’est à l’âge de trente-neuf ans qu’il va le retrouver et connaître toute sa féérique histoire.
Le véritable nom de Joshua est Ilian, il est fils de roi dans un univers lointain et féérique. Il est aussi l’amoureux d’une fée nommée Olia et poursuivi par un frère cruel qui veut sa mort.
Il vaut mieux ne pas trop en dire pour ne pas souiller ce beau roman d’une rare poésie. Récemment je n’ai connu une telle émotion qu’après avoir lu Confiteor. Timothée de Fombelle est un génie qui passe de la Seconde Guerre mondiale au monde du conte de fée en un clin d’œil. Les personnages et les lieux sont décrits de manière subtile et colorée. La boutique de guimauves du couple Perle, la cabane abandonnée au milieu de la forêt, cette montagne de valises, ce roi devenu fou d’avoir perdu sa femme, ce feu d’artifice final qui nous emmène à Venise… que de bons souvenirs vais-je garder de ce roman ! La douane volante de François Place, Le Grand Meaulnes ou encore l’univers de Fabrice Colin sont les quelques références qui ont surgi pendant ma lecture.
Une dernière remarque, permettez-moi d’être sceptique : la complexité du roman, l’enchevêtrement des périodes historiques, les nombreux personnages qui se font écho dans le livre, bref, cette construction subtile mais parfois ambiguë vise-t-elle vraiment un jeune public ? Je suis persuadée que ce ne sont que les adultes qui lisent ce roman !
Ilian découvre l’amour : « Il comprenait enfin ce secret caché dans toutes les histoires, le ressort mystérieux qui les animait. Ce qui changeait les canards en cygnes. Ce qui causait les jalousies, les duels, le désespoir des reines et même parfois les batailles rangées entre les armées, les exploits d’un petit tailleur, la folie d’un vieux roi. Les pieds dans l’eau, encore tout en sueur d’avoir couru, il découvrait ce secret.»
Une magnifique citation : « Le bonheur est cette danse où l’on s’approche et l’on s’écarte sans se perdre. Il est même fait des larmes des longues séparations à condition que viennent les retrouvailles. »