Si Marco Louis, le photographe en congé sabbatique, affirmait qu’il n’avait plus besoin de psy au début du tome 1, c’est tout le contraire à la fin de ce 2ème tome. Et pour cause… ses angoisses l’handicapent au point de le rendre incapable de s’occuper de sa petite nièce. Il avance doucement dans la vie, accepte de déménager avec sa compagne, découvre avec horreur que son père est atteint de la maladie d’Alzheimer, se réjouit d’exposer des portraits d’ouvriers auprès d’un grand photographe qu’il admire avant de se rendre compte que c’est un salaud, … Les portraits des ouvriers du chantier naval sont l’occasion de s’interroger sur l’art : « J’ai longtemps confondu l’artiste et son œuvre… ce n’est que grâce à la psychanalyse, par étapes successives, que j’ai vaguement pu dissocier les deux . On peut être un grand artiste et un sale con. On peut faire des choses très belles en étant soi-même assez moche. On peut saisir toute la beauté du monde sur du papier mais n’en jamais faire partie… »
Larcenet avait réussi à nous amuser et à nous faire rire avec Le Retour à la terre, ici, il nous émeut avec le même talent. Sans être jamais larmoyant, il sonde l’âme humaine en extrayant le meilleur et le pire. Superbe. Ce n’est pas étonnant que ce tome ait reçu le Prix du Meilleur Album à Angoulême en 2004.
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