Jérémie Rex, à 25 ans, a une vie déjà peu banale. Poussé par une mère trop ambitieuse, il a connu la célébrité des plateaux de télé et de cinéma qui s’est éteinte le jour où il a mué. Après avoir suivi quelques jours le métier d’apprenti boulanger, le jeune homme ne fait plus rien… à part aimer sa jolie Candice. Malgré une passion réciproque et un amour fusionnel, Candice a décrété qu’elle préférait le garder comme ami. C’est dans ces conditions que Jérémie s’en va, seul, à Venise, pour un week-end en amoureux qu’il avait gagné.
Le choc a lieu dans le musée Guggenheim de Venise, devant le tableau de Magritte intitulé L’Empire des lumières, le tableau préféré de Candice. L’observant pendant des heures et des heures, le jeune homme est certain d’apercevoir la lumière s’éteindre à une fenêtre quand vient le soir. Revenant le lendemain vérifier ce qui lui paraît fou, il entre littéralement dans le tableau, d’abord devant cette maison puis à l’intérieur, rencontrant une mystérieuse Martha qui va lui permettre de revivre les premiers instants heureux avec Candice. En réalité, son cœur a cessé de battre pendant quelques minutes et si, autour de lui, on en cherche les raisons et on s’inquiète, Jérémie souhaite revivre cet impensable voyage dans le tableau de Magritte pour retrouver l’amour perdu de Candice. Entre scientifiques et charlatans, Jérémie va comprendre qu’il a le devoir de retrouver cette Martha qui aurait joué un rôle important aux côtés de Magritte dans le passé.
L’idée de départ, celle d’entrer dans un tableau, est certes plaisante (et je dévore tout ce qui fait un pont entre les œuvres d’art et la littérature – je garde d’ailleurs un joli souvenir de La bulle de Tiepolo de Delerm) mais l’irruption du paranormal et de la communication des cerveaux à travers les époques, si séduisante soit-elle, m’a laissée pantoise. Le roman se lit bien mais les personnages semblent naïfs, l’enquête menée par Jérémie un brin artificielle et certaines notions comme le « moi superlumineux » (oui, rien que ça !) n’ont pas réussi à entrer en contact avec mon moi sans doute pas assez lumineux ! Une déception qui ne m’empêche pas de vous (re)conseiller la formidable pièce du même auteur, Noces de sable.
« Je suis amoureux d’un frigo, et je me laisse crever de faim devant sa porte close. »
« Les pollutions des micro-ondes n’affectent pas que les vivants, vous savez. Depuis l’invention des portables, on ne trouve plus un fantôme en Ecosse. Tout fout le camp. »
« C’est le rôle des artistes d’ouvrir des mondes parallèles, des issues de secours pour les existences brisées, les destins qui ne mènent à rien. »
L’Empire des lumières de Magritte :