Comme son titre l’indique, le roman s’ouvre sur une journée de samedi et se clôt aux premières heures du dimanche, le lendemain. En 2003, à Londres. Pour Henry Perowne, c’est une journée très particulière. Ce neurochirurgien se réveille en pleine nuit, sans raison apparente mais dans un état d’euphorie inexplicable. En regardant par la fenêtre, il aperçoit, au-dessus des maisons de Londres, un avion en feu. Cette image irréelle va le transformer insidieusement et va annoncer une journée étrange. Alors que sa femme et ses grands enfants adultes sont absents de la maison, Henry se prépare pour un match de squash avec un collègue anesthésiste. Sur le chemin, entouré de manifestants (contre la guerre d’Irak), la Mercedes bien confortable du chirurgien heurte une BMW. Cet accrochage bénin va faire voler en éclats une journée qui s’annonçait paisible car les types de la BMW vont vouloir se venger et s’en prendre à toute la famille Perowne.
Sur fond d’introspection et de digressions, le lecteur accompagne cet homme, Henry Perowne, dans ses hésitations, dans ses inquiétudes mais aussi dans la maîtrise de son travail bien fait, dans sa faculté de pardonner. Alors que ce samedi aurait pu être banal et reposant pour cet homme riche, bien pensant et sommes toutes, heureux, la journée va révéler toute les fragilités de la vie, sa dimension éphémère, voire hypocrite.
Je ne vais pas tourner longtemps autour du pot : je n’ai pas aimé ce roman. L’intrigue n’avançant pas, les pensées du personnage principal occupent les trois quarts du livre et m’ont souvent profondément ennuyée. Je ne remets pas en cause le talent de l’écrivain qui a su condenser en une journée les tourments et les satisfactions de toute une vie humaine, le lecteur lambda n’éprouve sans doute aucune difficulté à s’identifier au héros. Même si l’atmosphère est sombre, menaçante, des notes d’espoir parsèment le roman (l’extraordinaire amour qui lie Henry et sa femme m’a épatée, je dois bien l’admettre). Pourquoi n’ai-je pas aimé alors ? Les passages érudits (d’un côté la poésie anglaise à travers la fille d’Henry, poétesse ; d’un autre côté les descriptions chirurgicales d’une opération du cerveau … ou encore des pages entières consacrées au match de squash !) m’ont semblé superposés à l’intrigue initiale de manière superficielle. Et puis, je me suis ennuyée, voilà. Je n’ai pas trouvé le suspense dont parle la quatrième de couverture. Tant pis pour moi.
Après mon engouement pour Sur la plage de Chesil et Opération Sweet Tooth, c’est ma deuxième déception avec Solaire. Je vais donc faire une petite pause avec ce cher Monsieur McEwan.
Un petit passage m’a amusée : le beau-père d’Henry, a pris l’habitude de « payer » les récitations de sa petite-fille : « Partisan de faire travailler la mémoire, il était prêt à y mettre le prix. Shakespeare, Milton, la Bible : cinq livres sterling pour vingt lignes apprises par cœur dans les passages qu’il soulignait. Telle était la condition requise pour bien écrire la langue anglaise, en prose ou en vers. »