« Ah, enfin ! » Combien de lecteurs du tome 1 se sont dit ça en découvrant le tome 2 ! Je me réjouissais vraiment de lire la suite des aventures de nos petits vieillards joyeux.
On retrouve Sophie, désormais maman d’une petite Juliette. N’oublions pas qu’elle détient une fortune colossale. Ne sachant qu’en faire, elle envoie une valise pleine de billets à Pierrot qui devrait les utiliser à bon escient pour son collectif « Ni yeux ni maître », ces petits vieux qui essayent de semer la zizanie dans les milieux politiques policés et hypocrites. Oui, mais Sophie signe son colis du premier nom de femme pirate qui lui vient à l’esprit, « Ann Bonny ». Hasard malheureux, Anny Bonny est aussi le pseudo qu’une ancienne amoureuse de Pierrot s’était choisi. Et voilà notre Pierrot au bord du délire parce que son ancienne conquête, contrairement à ce qu’il croyait depuis des dizaines d’années, est vivante !
Le collectif cher à nos trois amis sévit toujours et c’est bien ce qui m’a fait le plus rire, ils assistent à la conférence d’un certain « Jean-François Cop… » accompagnés de leur pote surnommé « Human Bomb ». « Ce gars-là, il se vide le moutardier sur demande, n’importe où, n’importe quand, tu vois…. C’est une arme de destruction massive ». L’arme fait effectivement son petit effet, tout le monde fuit !
Les planches qui nous emmènent dans les boulangeries sont également délicieuses, tellement réalistes et justes. Pierrot demande une baguette mais devant les différentes propositions de la vendeuse, une « Sarmentine… une Fleurimeuline du papé… une Grand Siècle », Pierrot s’énerve et se rabat sur un pain aux raisins.
J’ai bien entendu adoré l’album dans son ensemble, la critique de la société qu’il propose, les dessins qui montrent des vieux si rabougris mais si humains, si combatifs ! La vie semble être une vaste blague qu’on peut raconter de différentes manières. J’ai eu du mal à comprendre la présence d’un passage bien précis, celui du spectacle de marionnettes de Sophie où elle explique grosso modo qu’il faut prendre soin de notre planète. Le discours écolo-moralisateur ne cadre pas avec l’esprit des deux tomes. Petit bémol qui n’a en rien gâché mon engouement pour ce magnifique diptyque.
« L’anarchie, c’est pas le bordel, mon cher ! C’est l’ordre, moins le pouvoir, nuance. »
» 18/20 »