Ça y est, à mon tour. Je l’ai enfin lu ce livre qui fait événement depuis quelques semaines !
Le genre oscille entre roman, autobiographie et documentaire et il n’est pas facile à résumer. C’est pourquoi je me permets de reprendre le début de la quatrième de couverture : C’ « est le roman d’Ossiri, étudiant ivoirien devenu vigile après avoir atterri sans papier à Paris en 1990. ». Le choc des cultures, la vision des riches Européens depuis la pauvreté africaine, la critique de la société de consommation sont quelques-uns des nombreux thèmes traités dans ce livre.
Ce qui fait l’originalité du style de Gauz, c’est ce mélange entre lyrisme et comique. Il ne prend pas de gant, il dénonce, le langage est parfois cru, très actuel. Et la langue est plus travaillée, plus belle, envoûtante, presque poétique quand Gauz évoque la difficile intégration des Africains en Europe. Comme un refrain, « Envoyez de l’argent au pays » résume l’écart entre les deux continents, les espoirs souvent anéantis des nouveaux venus.
J’ai beaucoup aimé les chapitres consacrés au métier de vigile dans le magasin Sephora des Champs-Elysées. C’est vrai, les vigiles sont des hommes que l’on ne regarde pas, ils sont là à l’entrée, ils font partie du décor, ils sont payés à rester debout (d’où le titre), leur présence seule suffit la plupart du temps, ils n’interviennent presque jamais. Ils voient tout, ils trompent l’ennui (il doit être grand, cet ennui !) comme ils peuvent.
J’ai parfaitement compris pourquoi Gauz suscitait un tel engouement. Cette satire sociale est une belle réussite pour un premier roman et je me demande ce qu’il peut bien produire après cela. A l’écouter, il est également bien agréable, … c’est prometteur tout ça !
« Quand on ne comprend pas « l’autre », on l’invente, souvent avec des clichés. »
L’auteur imagine le travail des nommeurs, ces « spécialistes en baptême de robes et des pantalons en tout genre » : « Ils sont assis autour d’une table, coupe de champagne en main, seau en argent rempli de caviar. Les habits défilent devant eux sur des cintres accrochés à une corde métallique entraînée par un moteur. Une robe à fleurs passe ; Entre deux gorgées de « La Veuve Cliquot », un « nommeur » s’écrie d’un air sentencieux : « Tu t’appelleras Hibiscus, qu’il en soit ainsi. Suivant ! » Les deux autres, le visage grave, opinent du chef, la bouche remplie d’œufs d’esturgeons. Une autre robe coulisse devant eux. »
Le 14 juillet : « L’obélisque de la Concorde est la bite dressée, l’Arc de Triomphe est le trou du cul, et les Champs-Elysées la raie érogène qui relie les deux. Avec ces militaires et ces politiciens qui frétillent en tous ces points, on peut dire qu’aujourd’hui, la République se branle. »
Au Sephora : « Dans les allées des parfums, l’éclairage est feutré. Privilégier l’odorat.
Dans les allées des maquillages, l’éclairage est vif. Préférer la vue.
Partout, la musique est nulle. Privilégier la surdité. »
« HOVNI. Comme la vendeuse, le vigile baigne dans les odeurs de parfums toute la journée. Ce qui fait de lui un HOVNI : Homme à Odeur de Vigile Non Identifiée. »
Hélène 23/07/2015 08:25
Violette 23/07/2015 11:05
dasola 28/12/2014 16:25
Violette 29/12/2014 14:48
Emma 24/11/2014 14:19
Violette 24/11/2014 17:10
sous les galets 19/11/2014 06:56
Violette 24/11/2014 17:11
sylire 16/11/2014 10:00
Violette 17/11/2014 09:30
Alex-Mot-à-Mots 15/11/2014 18:06
Violette 17/11/2014 09:30
A_girl_from_earth 15/11/2014 15:46
Violette 17/11/2014 09:27
jerome 14/11/2014 20:05
Violette 15/11/2014 10:19
Yv 14/11/2014 16:53
Violette 15/11/2014 10:17
keisha 14/11/2014 15:22
Violette 15/11/2014 10:16
Kathel 13/11/2014 21:53
Violette 15/11/2014 10:15
trafic organique 13/11/2014 19:51
Violette 15/11/2014 10:09
Philisine Cave 13/11/2014 19:10
Grigrigredin 13/11/2014 17:39