Dans ce roman graphique, les deux auteurs nous emmènent à New York. Cette ville tentaculaire va voir se croiser deux êtres seuls. Il y a la femme : elle se promène, fait la queue devant une boulangerie, va boire un thé, va penser au cadeau qu’elle va acheter à sa sœur, pense à son chien confié à sa mère, se demande si elle doit s’inscrire sur un site de rencontres. Il y a l’homme : il ne vit que pour son boulot, faire la plonge et nettoyer les cuisines d’un restaurant dix heures d’affilée, tous les jours. C’est un tableau de Hopper qui va réunir ces deux solitudes dans l’immensité d’un musée.
Ce roman graphique se démarque d’abord par la beauté de ses dessins, des peintures au trait large et maîtrisé qui rendent parfaitement justice aux paysages newyorkais. La référence à Hopper n’est pas anodine. Beaucoup de noir, de gris, de bleu. Le roman est bilingue, écrit en français et en anglais. Ça peut paraître étrange mais il me semble que la binarité est le fil directeur de l’ouvrage : l’homme face à la femme, la grande ville face à la solitude humaine. Tout en retenue et loin des clichés newyorkais, les auteurs exploitent ce thème la solitude avec brio.
J’avais découvert le scénariste Victor Rizman avec son excellent roman, 40 ans, 6 morts et quelques jours…qui m’avait bluffée. Dans l’art de la BD urbaine, il ne s’en sort pas si mal non plus. A quand le prochain roman, … bientôt me semble-t-il !?
Je remercie Overblog ainsi que Victor Rizman pour ce très beau cadeau !
18/20